L’Ile Barbe se situe sur la Saône, à environ 6km au nord de Lyon. L’origine de cette appellation n’est pas certaine. Le toponyme qualifierait le lieu d »île sauvage » (insula barbara). La fréquentation du site est historiquement précoce. Des vestiges romains ont en effet été retrouvés dans ce secteur, comme en témoigne en rive droite de la Saône la tombe du légionnaire romain Marcus Paulinus Saturninus.
Un monastère est fondé dès le Vème siècle, prenant le nom de Saint-Martin et observant cette règle. Par la suite, le monastère prend également le nom de Saint-Loup, évèque lyonnais mort aux alentours de 540.
En 676, 725 et 945 l’abbaye est pillée mais se relève plusieurs fois, grâce à la volonté des évêques lyonnais et aux différents détenteurs du pouvoir.
Au IXème siècle, l’abbaye – devenue bénédictine – est riche de 90 religieux et s’impose par sa puissance, grâce à des possessions réparties sur les régions alentours : terres, églises, chapelles et prieurés dans le Lyonnais, le Forez, le Dauphiné, la Bresse, les Alpes ou encore la Provence.
Des trois églises médiévales (Notre-Dame, Saint-Loup et Sainte-Anne), il ne subsiste actuellement que l’église romane Notre-Dame, édifiée à la fin du XIème siècle pour l’usage des pèlerins, sur le côté Est de l’île. Sur l’autre côté de l’île, se situait l’église de l’abbaye, consacrée à St Martin et à St Loup, jouxtée d’un cloître et du réfectoire. Au nord de l’île, se trouvaient la chapelle Sainte-Anne et la forteresse. Tous ces bâtiments étaient ceints d’un rempart protecteur.
L’accès à l’île se faisait par voie fluviale et par l’intermédiaire de deux ports : un dévolu aux pèlerins, l’autre à la communauté proprement dite.
En 1562, les troupes protestantes dévastent l’abbaye et incendient la bibliothèque. Après la Révolution, la bâtiments claustraux sont cédés à des fins de carrière de pierre. En 1827 un pont suspendu est construit et permet de relier l’ile aux deux berges de la Saône.