Le Fort Saint-Jean, citadelle de pierre en bord de Saône

fortjean010Au XIIIème siècle, les remparts de Lyon suivaient l’axe de la place des Terreaux actuelle et limitaient la ville au nord, par des fossés creusés (voir article correspondant). Ces remparts médiévaux se révéleront vite obsolètes, et dans un contexte de guerres fréquentes, la Ville de Lyon ne cessera de vouloir moderniser ses moyens de défense, avec une efficacité et une rapidité de mise en oeuvre toutes relatives…

Le fort Saint-Jean du XVIème au XVIIIème siècle

En 1512, devant le danger d’invasion, le roi Louis XII décide l’édification des nouvelles fortifications septentrionales de la ville au sommet des pentes de la Croix Rousse (fortifications de Saint-Sébastien), sur le conseil des autorités lyonnaises. Ces nouvelles fortifications permettent d’englober les faubourgs qui se sont développés au delà des remparts des Terreaux durant le Moyen-Age. Le bastion du fort Saint-Jean est le premier bastion construit pour la ville de Lyon. Mais la victoire de François Ier à Marignan (1515) rend toutefois moins pressant l’achèvement de l’enceinte.

Un mémoire sur les fortifications de Saint-Sébastien rédigé en 1528 décrit les aménagements réalisés : érigés du Rhône à la Saône, ces remparts ont environ 2 km de long et 10 m de haut. A chaque extrémité s’élève un bastion : une tour ronde baignée par le Rhône à Saint Clair et un ouvrage au sommet crénelé, s’étageant de la Saône au pied du Rocher de l’Aigle : le fort Saint-Jean.


Les fortifications de la Croix-Rousse paraissent opérationnelles dès les années 1530. Il devient alors possible d’abandonner la vieille enceinte des Fossés de la Lanterne, au pied de la colline sur la presqu’île.

L’évolution permanente des moyens militaires

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Le fort depuis les bords de Saône

En 1617, décision est prise de remplacer les anciens bastions proches des cours d’eau. Vers la Saône s’élève un nouveau bastion rectangulaire, casematé, percé d’embrasures et dominé par le fort Saint-Jean.

Entre 1607 et 1659 pour faciliter les mouvements des troupes, la montée de la Butte est ouverte presque en ligne droite de la Saône au fort Saint-Jean.

En 1827, la municipalité lyonnaise demande la démolition des bastions des fortifications. Après l’insurrection de 1831, elle se ravise, les travaux n’ayant pas été réalisés.

Par le traité du 30 avril 1832, elle conserve la nue-propriété des fortifications mais accorde au département de la guerre la jouissance des bastions Fort Saint-Jean et Saint-Laurent. Le vieux fort Saint-Jean, dominant la Saône et les deux casernes de Serin, est réaménagé.

En 1834, le fort Saint-Jean devient propriété de l’état pour une surface d’emprise de 16 720 m2 et des surfaces bâties développées de 8826 m2.

Une propriété conservée par l’Etat

Entre 1834 et 1845, de nouveaux bâtiments sont construits à l’intérieur du Fort : caserne, cantine et pavillon des officiers.En 1932, le fort est occupé par le Service de Santé des Armées.

En 1947, il voit l’installation de la Pharmacie régionale, qui cède sa place, en 1984, à l’inspection des services vétérinaires.

Demeuré propriété de l’Etat, il accueille depuis 2001 l’école des fonctionnaires du Trésor.

Les ceintures fortifiées lyonnaises du XIXème siècle

A l’occasion des journées du Patrimoine 2005, la DRAC Rhône-Alpes et le Grand Lyon ont édité une fiche au sujet des ceintures fortifiées lyonnaises du XIXème siècle. Cette fiche a le mérite de présenter une très bonne synthèse d’un aspect trop méconnu du patrimoine lyonnais.

Fiche à télécharger : fortifications_lyon

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