Saint-Laurent de Choulans est une ancienne basilique cimétériale de l’époque mérovingienne, située au pied de l’entrée du tunnel de Fourvière. Les restes du bâtiment ont été découverts lors de plusieurs campagnes de fouilles en 1947, 1976 puis 1984. L’église était entourée d’une nécropole, datant au plus de la même période.
L’église entourée d’une nécropole
L’église Saint-Laurent, localisée à son origine en dehors des murs de la ville, était entourée d’une nécropole chrétienne cloturée, d’une superficie de 0,5 à 1 ha. Quelques vestiges de la base d’un portail de l’enclos ont été découverts lors des fouilles. Des tombes très différentes, dont la typologie s’étale sur plusieurs siècles ont été retrouvées autour de l’édifice, mais également au dedans. L’analyse anthropologique des squelettes donne une moyenne d’age estimée de 40 à 50 ans. La proportion assez forte de défunts aux noms germaniques souligne la présence de Burgondes et de Francs dans la ville.
L’architecture de la basilique
La basilique se situait à l’extrémité nord de la nécropole. L’édifice comprenait une abside, un transept, trois nefs, et des portiques latéraux ouverts vers l’extérieur grâce à une rangée de colonnes (cf. schéma ci contre). Avec des dimensions approximative de 50 m. par 20 m., c’était un bâtiment de dimensions importantes pour l’époque. Il n’a pas été retrouvé de tombes dans la nef centrale. Seuls les collatéraux et les portiques étaient utilisés pour recevoir les défunts. Ces derniers étaient localisés par des épitaphes gravées dans du marbre, posées dans des alvéoles creusées dans le dallage de l’église, rappelant l’emplacement de la tombe. Les plus anciennes épitaphes datent de la fin VI, début VIIè s.
L’historique supposé
La datation du bâtiment remonterait à la fin du Vème siècle, début du VIème siècle. A cette période, correspondant à l’apogée du royaume burgonde, Lyon en devient une des capitales (l’occupation burgonde durant de 470-474 à 534). Cette période est marquée par une « cohabitation » entre, d’une part, ces Burgondes ayant envahi la ville de Lyon et ses alentours, qui prennent le pouvoir politique, et d’autre part, l’aristocratie gallo-romaine qui fournit encore la plupart des évèques, conservant de la sorte la puissance religieuse.
La construction de l’édifice pourrait être due à la volonté de l’ évèque Patiens ou à celle de ses successeurs. Ou bien encore au roi burgonde Gondebaud, et à la princesse catholique Caretène, sa mère ou épouse.
L’église continue sans doute à être utilisée à l’époque carolingienne au VIIIè s. pour être remplacée au Xè s. par une chapelle. La nécropole, quant à elle, a été utilisée jusqu’aux VII-VIIIè siècle.
Le site, aujourd’hui
Les ruines de la basilique ont été mises en valeur par la création d’un parc archéologique couvert, à la base de l’immeuble situé dans la boucle d’accès au tunnel de Fourvière, quai Fulchiron. On peut observer la moitié nord de la basilique, avec notamment de nombreux sarcophages de forme trapézoïdale, présents dans les bas-côté et les portiques.
Malheureusement, le site semble tomber peu à peu dans l’oubli dans ce noeud de circulation, et sa mise en valeur a pris quelques rides. L’accès libre n’est pas possible et l’observation du site est difficile.