L’hôtel de Villeroy : un hôtel particulier lyonnais
Les hôtels particuliers se répandent à Lyon à partir du XVIIème siècle. Les exemples les plus remarquables, à vaste cour d’honneur et jardins, datent cependant du XVIIIème siècle. Il est vrai néanmoins que ce modèle de demeure urbaine, typiquement parisien, ne s’est guère implanté à Lyon, le parcellaire urbain de Lyon étant en effet particulièrement contraint à l’époque.
L’hôtel de Villeroy date de la première moitié de ce siècle. Il abrite désormais le Musée des Tissus et des arts décoratifs.
Au 34 rue de la Charité, l’hôtel de Villeroy était à partir des années 1744-1745 la résidence des gouverneurs de Lyon. Cet hôtel particulier a été construit par Claude Bertaud de la Vaure, au début des années 1730, à qui l’on doit également les façades des greniers d’Abondance (1722).
L’ensemble architectural se compose d’un vaste porche d’entrée richement décoré ouvrant sur une cour d’honneur où s’élève un pavillon de trois étages composé de trois pans symétriques de neuf fenêtres. La ferronnerie équipant les fenêtres est finement travaillée. A l’arrière, se situait un jardin, aujourd’hui disparu, qui en faisait une demeure de confort et d’agrément. Les boiseries et parquets prédominent à l’intérieur. La demeure possède également un splendide escalier d’honneur à pan droit.
Avec son voisin situé au numéro 30, les deux cours intérieures de ces anciens hôtels particuliers, avec leur bâtisse ornée de ferronnerie, sont magnifiques.
Une famille de gouverneurs
La famille de Villeroy exerça le gouvernement de la province du Lyonnais du XVIIème au XVIII siècle :
- Charles de Neufville de Villeroy (1566-1642),
- Nicolas de Neufville de Villeroy (1598-1685), 1er duc de Villeroy, gouverneur à partir de 1642,
- François de Neufville de Villeroy (1644-1730), 2ème duc de Villeroy,
- Louis Nicolas de Neufville de Villeroy (1663-1734), 3e duc de Villeroy, gouverneur à partir de 1730,
- Louis François Anne de Neufville de Villeroy (1695-1766),4e duc de Villeroy, gouverneur à partir de 1734,
- Gabriel Louis François de Neufville de Villeroy (1731-1794), 5e et dernier duc de Villeroy, gouverneur à partir de 1766. Mort sur l’échafaud.
A proximité…
Il y a aussi des traboules à la Charité. Elles sont peu nombreuses, mais elle existent. La plus impressionnante est surnommée la “cour des Fainéants”. Les employés des petits ateliers installés dans la bâtisse au centre de la traboule doivent apprécier l’appellation… Ce passage, à double entrée, se situe entre les 29 et 31, rue Sainte-Hélène et les 42 et 44, rue Sala.
La rue de Fleurieu, qui part en biais de la rue de la Charité, est la plus jolie du quartier. Elle est surplombée d’une terrasse jardin. Le mur qui la borde serait un vestige des remparts d’Ainay de 1544. C’est une des rares rues de la Presqu’île encore pavées. Juste à côté, la rue étroite des Trois-Passages (elle a trois sorties) a aussi un charme fou.
L’immeuble qui fut l’épicentre de la presse. Aux 12 et 14, rue de la Charité, on trouve un somptueux immeuble bourgeois. Il fut construit en 1893 pour accueillir la rédaction du quotidien conservateur et catholique le Nouvelliste, concurrent du laïc Progrès. Il accueillit plus tard de nombreuses rédactions dont celles du Progrès, de Lyon matin et du Figaro Lyon, avant qu’elles ne se dispersent dans Lyon.
L’église Saint-François-de-Salles. De style néoclassique, c’est un des rares édifices lyonnais du début du XIXe siècle pourvus d’un dôme.
Une erreur objective : l’hôtel Bertaud n’a pas été habité par les gouverneurs pendant « tout le XVIIIe siècle ». Il ne l’a été qu’à partir des émeutes de 1744 et 1745, qui avaient nécessité le retour de Paris de Villeray
Cher Monsieur, merci pour votre commentaire. La modification du texte est faite. J’en ai également profité pour ajouter à la fin de l’article un nouveau lien que j’ai trouvé intéressant (https://www.amopa69.fr/visite-des-h%C3%B4tels-particuliers-du-quartier-bellecour-ainay.html).