La « grotte Bérelle » est une citerne souterraine gallo-romaine située sous l’esplanade du lycée Saint-Just dans le 5ème arrondissement de Lyon. Ses dimensions sont de 16 m x 15 m x 3,6 m de hauteur, ce qui représente une contenance de 440 m3. Classé monument historique en 1862, et bien que conservé dans un excellent état, cet édifice ne se visite pas.
La grotte Bérelle semble avoir été connue depuis fort longtemps, comme l’atteste sa présence répétée sur les plans de la ville : sur le plan de 1711 figure une mention désignant des « réservoirs antiques » ; sur le plan de 1735 levé par Claude Séraucourt : « Conserve d’eau antique des Romains« . De fait, elle devait constituer en quelque sorte une attraction « touristique » aisément accessibles pour les voyageurs épris d’Antiquité.
Cette citerne de grande capacité est caractérisée par une enfilade des 16 arcades, un enduit hydraulique de couleur rouge ainsi que 8 regards cylindriques désormais bouchés. Jean Burdy, spécialiste des aqueducs lyonnais, pense que son alimentation proviendrait de l’aqueduc de l’Yzeron, un des quatre aqueducs qui desservait Lugdunum en eau potable.
Des murs d’un mètre d’épaisseur
Le site « Histoire du lycée de Saint-Just » nous donne une description précise des murs de cet édifice enterré : « très épais, même à l’intérieur (largement un mètre), ce qui explique la robustesse de l’ensemble, construits en moellons de gneiss de 10 à 12 cm d’épaisseur, et recouverts d’un enduit de couleur rouge, de mortier de tuileau (à base de terre cuite pilée) de 4 à 7 cm d’épaisseur en plusieurs couches. Ce revêtement très solide se trouve remarquablement bien conservé, sauf à quelques endroits, où il se détache par plaques. Ces murs sont recouverts de graffiti au charbon de bois, témoins du passage de nombreux visiteurs aux XVIIIème et XIXème siècles. Les plus anciennes, donc les plus remarquables, datent de 1550, faisant apparaître les lettres SIM (peut-être Symeoni, antiquaire italien qui a visité la grotte à cette époque) et aussi 1926 : G. de Montauzan, auteur de nombreux travaux sur les fouilles de Fourvière. »
Un usage encore inconnu
Les recherches actuelles ne permettent pas de savoir précisément ce que cette citerne de grande contenance alimentait. Parmi les hypothèses souvent avancées, initialement par Amable Audin, la « grotte Bérelle » pourrait être la citerne de la caserne de la garnison de Lugdunum que l’on situe traditionnellement à cet emplacement, à proximité également de l’atelier monétaire que la garnison devait protéger. Quoi qu’il en soit, elle était située dans une zone urbaine dense de la capitale des Gaules.
Liens
Le photographe Claude Devigne nous propose ici une belle vue à 360°C de l’intérieur de la citerne : https://www.patrimoine-lyon.org/uploads/panoramiques/smartest/Berelle.html
L’association OCRA-Lyon propose un relevé de la grotte sous forme d’infographie : https://www.ocra-lyon.org/les-dossiers/la-grotte-berelle/
Ma sélection de livres pour cette page
La grotte Bérelle est présente dans le magnifique livre « France Souterraine, insolite et extraordinaire » aux éditions Dakota. Ce livre rassemble un rare tour de France des souterrains d’intérêt manifeste sur le territoire national, avec des photos de grandes qualités. Une belle idée de cadeau !