Vieux-Lyon : la manécanterie

manec04Un drôle de nom pour un petit bâtiment

La manécanterie, dans son état actuel, remonterait du XIème siècle. Elle a été une partie intégrante d’un ensemble de bâtisses qui formait le « petit-cloitre« , situées sur flanc sud de la cathédrale Saint-Jean, et qui étaient la résidence des chanoines-comtes du chapitre de Saint-Jean. Primitivement, la manécanterie en aurait été le dortoir ou le réfectoire. Elle abrite ensuite l’école de chant des clercs, qui lui donne son nom.

Qu’est ce qu’un chapitre de chanoines ?

Sous l’ancien régime, c’est une assemblée religieuse attachée au service d’une église cathédrale ou collégiale. Il existe normalement un chapitre dans chaque diocèse, le chapitre cathédral. Il peut s’en trouver dans une autre église que la cathédrale : c’est alors un chapitre collégial. La fonction du chanoine était double : collaborer avec l’évêque pour l’administration du diocèse, assurer la prière officielle de l’Église (office quotidien et messe conventuelle). La prébende (Le salaire reçu par celui qui remplit cette fonction honorifique), représentant souvent un gros revenu, tentait les familles seigneuriales en quête de bénéfices pour leurs cadets. On eut ainsi des chanoines non prêtres, fiers de leurs droits et privilèges corporatifs, mais qui se déchargeaient de la prière sur des ecclésiastiques qu’ils rétribuaient pour cela. Leurs pouvoirs devinrent encore plus grands aux périodes où les évêques ne résidaient pas dans leur diocèse.

Un bâtiment fortement remanié

La manécanterie est accolée à la façade de la cathédrale Saint-Jean et donne sur la même place. Ce petit édifice roman garde les traces de ses nombreuses modifications à travers les ages. Le sol a été rehaussé plusieurs fois et de manière importante au fil des temps, le bâtiment apparait par conséquent moins imposant qu’à l’origine. Pour se donner une idée de cette élévation successive du sol, on pourra remarquer l’arcade primitive bouchée côté sud, encore partiellement apparente dans sa partie supérieure, qui date probablement de la construction du bâtiment.

Le bâtiment subit encore un remaniement au XV et XVIème siècles avec le percement de baies gothiques (désormais murées). En 1562, il est victime des guerres de religions (statues défigurées). Au XVIIème siècle, un étage est créé : c’est la partie visible au dessus de la frise.

Au XVIIIème siècle, la destruction du petit cloitre et de ses dépendances est programmée par les chanoines, mais la tranche de travaux concernant la manécanterie ne se réalise pas, du fait de la crise économique qui précède la Révolution. L’immeuble survit ensuite jusqu’au XXème siècle qui voit sa sauvegarde engagée !…

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La manécanterie abrite désormais le trésor de la cathédrale.

En savoir plus sur le Trésor de la Primatiale Saint-Jean : f_rhone_alpes_tresor_cathedrale_de_lyon_ (fiche .pdf – 950 ko)

 

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