L’ancêtre du Jardin Botanique du Parc de la Tête d’Or
Sur les pentes du 1er arrondissement, au dessus de la Place Sathonay, subsiste un jardin public qui fut à partir de 1796 le jardin botanique de Lyon, bien avant la création du Parc de la Tête d’Or.
Appelé alors « Jardin des Plantes« , il occupait l’emplacement du jardin clos de l’abbaye Royale de la Déserte des Bénédictines, lui même établi sur les ruines de l’amphithéâtre romain, que l’on dégagera par la suite, et qui figurait sur de nombreux plans anciens !
Le Clos de la Déserte
Au Moyen-Age, ce lieu était planté de vignes. Il accueille à partir de 1296 le couvent de la Déserte. Les pentes de la Croix-Rousse se composaient en effet principalement de clos religieux.
Les bâtiments du couvent de la Déserte où vivaient une quarantaine de religieuses étaient présents à l’emplacement de l’actuelle place Sathonay. Après la Révolution, le clos de la Déserte devient bien communal en 1790.
L’oeuvre de Gilibert
C’est sous l’impulsion et avec la ténacité de Jean Emmanuel Gilibert, médecin, botaniste, homme politique (qui deviendra maire de Lyon) que nait le jardin botanique en 1794-1795. Gilibert avait tenté la création d’un premier jardin botanique aux Brotteaux, dans les années 1760, opération qui le ruine. Ceci ne compromet en rien sa volonté de mener à bien ce nouveau projet qu’il implantera sur les pentes de la Croix-Rousse, à son retour de plusieurs années passées en Lituanie.
Le jardin comprend dès son origine une pépinière, une école de fleuriste, une école des plantes tandis qu’une partie est réservée aux expérimentations agricoles. En 1805, 4000 plantes étaient cultivées, réparties par famille sur le modèle de Linné.
A partir de 1820, le jardin s’est ouvert au public, de nombreux dessinateurs de fleurs le fréquente, dont certains puisent leur inspiration pour les motifs des soieries lyonnaises.
Dès la Révolution puis tout au long du XIXème siècle, la botanique est en effet consacrée comme une science particulièrement utile à la société lyonnaise dans ses différentes composantes, tant scientifiques, artistiques qu’industrielles, comme nous le confirme cette citation du Jardin botanique de Lyon :
Jardin départemental de l’Ecole Centrale du Rhône, je Jardin des Plantes a été initialement conçu pour enseigner la botanique et faire connaître les plantes médicinales, alimentaires, et surtout industrielles, notamment pour les teintures. Destiné à un public restreint d’étudiants, de scientifiques et de religieux, il devait aussi servir d’inspiration à la peinture d’après nature des fleurs lyonnaises, et pour les motifs destinés aux ateliers de soieries des Canuts lyonnais. Durant le XIXeme siècle, suite au développement de l’industrie pharmaceutique, alimentaire et horticole, on peut voir la fonction du jardin se modifier en se diversifiant.
Vers le Parc de la Tête d’Or…
En 1856-1857, le jardin botanique est transféré dans le Parc de la Tête d’Or, nouvellement créé.
Ce n’est seulement qu’à partir de 1956, que l’amphithéâtre des Trois Gaules sur lequel était implanté le Jardin des Plantes sera mis au jour, les parties subsistantes du jardin devenant un jardin public municipal « classique ».
Liens
- Wikipedia : Jean Emmanuel Gilibert
- Rues de Lyon : le jardin des Plantes
- Diocèse de Lyon : Couvent de la Déserte