L’église Saint Irénée

p1000311Un édifice ancien et discret

L’église Saint-Irénée est un édifice discret et de petite taille, situé à l’écart du centre-ville. C’est pourtant un des rares monuments lyonnais du haut Moyen-Age conservé partiellement en élévation.

Cette église est maintes fois citée dans les textes anciens : elle aurait abrité les corps de plusieurs martyrs : Epipode et d’Alexandre (martyrs de 178 ap.J.-C.), ainsi que les reliques du deuxième évêque de Lyon : Irénée.

Le site : une nécropole ancienne

plan_irLe site est construit sur une nécropole romaine. Comme à Saint-Just, ce lieu serait resté une aire d’inhumation à l’époque paléochrétienne notamment grâce à la vénération des tombes des saints.

Des fouilles dans la rue des Macchabées et sur la Place Saint-Irénée ont révélé plusieurs niveaux de sépultures dont la datation s’échelonne du Haut Empire romain jusqu’au Moyen-Age, ainsi que des mausolées païens ou paléochrétiens.

A l’ouest et au nord de la basilique, ont été découverts des sarcophages monolithes rectangulaires et des tombes en pleine terre des Vè et VIè siècle, des coffres de dalles et des sarcophages en demi-cuves accolées… Des exemplaires de quelques sarcophages sont exposés dans la cour de l’église Saint-Irénée.

Un bâtiment remanié : chronologie

Les bâtiments primitifs, dédiés à Saint-Jean, pourraient dater des Vème ou VIème siècles et avoir été bâtis à l’initiative de l’évèque Patiens, eux mêmes auraient probablement remplacé un mausolée. Au Xème siècle, un sanctuaire plus important avec crypte, dédié à Saint-Irénée, remplace le précédent.

L’église a été remaniée et reconstruite suite à sa détérioration en 1562 (guerres de religion), et à nouveau après une période d’abandon qui dura de la Révolution jusqu’au XIX ème siècle… L’édifice actuel date en grande partie de 1824. La crypte est restaurée en 1863.

La crypte

L’église repose sur une crypte qui, dans son état actuel, remonterait tout au plus aux IX-Xème siècles. Il est possible que des cryptes de dimensions plus petites aient existé en lieu et place de celle-ci, ou à proximité pour abriter les restes des saints. Par ailleurs, deux premiers murs retrouvés dans les niveaux inférieurs des fouilles de l’abside dateraient de l’époque gallo-romaine.

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Plan de la crypte
1 :escaliers d’accès – 2 : autel de St Irénée (époque carolingienne) – 3 et 4 : autels de St Alexandre et St Epipode – 5 : puits des martyrs – 6 : chapelle St Polycarpe – 7 : chapelle dédiée à une recluse – 8 : ossuaire

Le puits des martyrs

Outre les autels des saints Irénée, Epipode et Alexandre, la crypte possède un ossuaire qui rassemble les ossements des tombeaux profanés en 1562, ainsi qu’un puits, le « puits des Martyrs », d’où l’on prélevait de la terre à la demande des pélerins, en souvenir des martyrs.

Le quartier : déclin à la fin de l’antiquité puis renouveau médiéval ?

Le culte des morts profondément ancré dans le quartier Saint-Just à l’époque paléochrétienne pourrait être à l’origine d’une petite agglomération comportant des moines et une communauté liée aux sanctuaires funéraires (tailleurs de pierre, etc.). Même si aux IIIè et IVè siècles, la ville haute est abandonnée au profit des berges de la Saône, il semblerait qu’un petit noyau d’activité ait subsisté.

A partir de 868, l’église Saint-Irénée est le siège, d’un chapitre de six chanoines, qui s’affirme parmi les grands établissements ecclésiastiques lyonnais. L’église et ses bâtiments claustraux sont entourés durant le Moyen-Age d’un dispositif des remparts sans doute reliés à ceux de Saint-Just.

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